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Du côté de ma Drôme

Le plein de bouchons et de nougats

Ce week-end, Bison Futé voit rouge. Enfin, plus exactement, noir. En fait, il voit rouge parce que ça va être noir. Bref. Car ce week-end, ce sera le fameux chassé-croisé entre des juilletistes déprimés qui remontent vers le « noooord », et des aoûtiens tous sourires qui descendent "à la mer". C'est Bison Futé qui le dit, qualifiant même le samedi 30 juillet (demain donc...) de "journée la plus difficile de l'été 2016". Prometteur non?

Alors comment faire pour survivre à ce flot de vacanciers déferlant sur la route des vacances... quand on est soit-même un vacancier déferlant sur la route des vacances? Pire, un vacancier déferlant sur la route des vacances via l'Autoroute A7 et donc via la Vallée du Rhône, et donc via la Drôme ! Heureusement, la nature routière est bien faite, et oui, il existe des solutions pour faire sauter et éviter les fameux bouchons qui malgré tout, font aussi après coup, partie des souvenirs de vacances.

Tout d’abord, il y a bien sûr les aires de repos. Elles sont nombreuses côté Drôme sur l’Autoroute A7 car au nombre de huit (si le compte est bon), positionnées environ tous les 20 kilomètres. Et puis surtout, il y a l'aire de Montélimar, située entre la sortie "Montélimar Nord" et "Montélimar Sud". Pour rappel -en toute modestie bien sûr mais cocorico quand même-, il s'agit de la plus grande aire d'Europe, avec une superficie de plus d'une cinquantaine d'hectares. Et quelques 40 000 personnes qui y défilent par jour en moyenne en plein été.

Sinon, l'autre option est évidemment de sortir de l'A7, tant qu'il est encore temps... Car oui, aujourd'hui, il y a cette option possible, sortir et emprunter la mythique Nationale 7. Celle-là même où, il y quelques décennies en arrière, dans les années 60, un flot de vacanciers déferlaient de Paris ou d'ailleurs, direction la Côte d'Azur jusqu'à Menton. Et à cette époque-là, pas de solution de repli. Coincé dans les bouchons tu étais, coincé dans les bouchons tu restais.

Pour ceux qui, vraiment, ne pourraient envisager des vacances sans bouchons, pour les nostalgiques chroniques du bouchon estival, il existe aussi des solutions de substitution. Comme par exemple faire une halte au "Palais du Bonbon et du Nougat", à Montélimar bien sûr, et visiter l'ère "Nationale 7", créée il y a deux ans, et qui retrace l'histoire de la route mythique des vacances, en reconstituant entre autres le fameux chassé-croisé des juilletistes et des aoûtiens, version années 60. Avec tous les détails qui vont bien. Les saucissons de nougat qui pendent, l'autostoppeuse hippie, la station service, le gars en train de boire son pastis à la terrasse du bistrot et même un gendarme bien connu à Saint-Tropez pour assurer la circulation.

Vraiment accro au bouchon? Un peu plus bas au sud, dans le département voisin du Vaucluse, à Piolenc, se trouve le "Musée Mémoire de la Nationale 7". Créé en 1990 par des bénévoles passionnés et nostalgiques de "la route du soleil", ce lieu attachant rassemble des objets marquants de la Nationale 7, dont de nombreuses plaques et affiches, ainsi que des véhicules chargés d'histoires et de souvenirs. Et là aussi, un bouchon avec des véhicules d'époque a été reconstitué, sur fond de fresques réalisées par Thierry Dubois, l'illustrateur et dessinateur spécialiste de la Nationale 7.

Quelle que soit l'option choisie, A7 ou N7, elles offrent toutes les deux la possibilité de s'adonner au péché de gourmandise et de profiter des pauses pour déguster le célèbre nougat de Montélimar, dont la renommée est historiquement liée à la Nationale 7. Dans les années soixante en effet, les vacanciers, parfois bloqués plusieurs heures sur ce qui était alors l'axe principal de Montélimar, passaient le temps en consommant des nougats, que venaient vendre directement au milieu des voitures les nougatiers (Enfin... surtout leurs filles). Et la plus connue des boites de nougat n'est-elle d'ailleurs pas la célèbre borne Nationale 7, remplie de ces délicieux petits carrés blancs aux amandes et au miel ? Désormais, le nougat est roi sur l'aire d'autoroute de Montélimar, où il s'en vend plusieurs centaines de tonnes par an.

Conclusion : Amis vacanciers, ce week-end donc, pensez-y donc, entre deux bouchons, nougatez-vous, et comme le clame la Confrérie du Nougat de Montélimar : "Que la douceur soit avec vous"... sur la route !

G.V.

Le célèbre bouchon de la Nationale 7 reconstitué au "Palais du Bonbon et du Nougat" à Montélimar (en haut. Photo G.V.) et au "Musée Mémoire de la Nationale 7" à Piolenc dans le Vaucluse (en bas. Photo Jean Delmarty).
Le célèbre bouchon de la Nationale 7 reconstitué au "Palais du Bonbon et du Nougat" à Montélimar (en haut. Photo G.V.) et au "Musée Mémoire de la Nationale 7" à Piolenc dans le Vaucluse (en bas. Photo Jean Delmarty).

Le célèbre bouchon de la Nationale 7 reconstitué au "Palais du Bonbon et du Nougat" à Montélimar (en haut. Photo G.V.) et au "Musée Mémoire de la Nationale 7" à Piolenc dans le Vaucluse (en bas. Photo Jean Delmarty).

1962. C'est le début de l'ère de la société de consommation avec, en numéro un, symbole de liberté, d'évasion, de vacances : la voiture.
Et la voiture à plusieurs milliers d'exemplaires dans la traversée de Montélimar, ça bouchonne ; on roule pare-chocs contre pare-chocs, au pas, avec arrêts fréquents aux feux rouges. On a tout le temps d'envoyer l'un des occupants du véhicule acheter du nougat. Oui, chez les nougatiers, c'est l'euphorie. Et il n'est pas médisant d'affirmer que ce bouchon, mine d'or pour tout le commerce local, on a tout fait pour le faire sauter le plus tard possible.
C'était de bonne guerre.
Le sommet de l'euphorie fut atteint entre 1965 et 1968. On parvenait à peine à satisfaire la demande. La fabrication de la journée était entièrement venue le lendemain : bornes, saucissons, dominos, nougat blanc, au chocolat, à l'orange, tout partait.

Extrait "Le nougat de Montélimar", Jean Durand (Ed. La Mirandole).

La célèbre borne de nougat. A gauche, des modèles anciens exposés au "Musée Mémoire de la Nationale 7". A droite, la version actuelle, toujours commercialisée par de nombreux nougatiers, ici chez "Diane de Poytiers".La célèbre borne de nougat. A gauche, des modèles anciens exposés au "Musée Mémoire de la Nationale 7". A droite, la version actuelle, toujours commercialisée par de nombreux nougatiers, ici chez "Diane de Poytiers".

La célèbre borne de nougat. A gauche, des modèles anciens exposés au "Musée Mémoire de la Nationale 7". A droite, la version actuelle, toujours commercialisée par de nombreux nougatiers, ici chez "Diane de Poytiers".

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Pour en savoir plus :

- Sur le Palais du Bonbon et de Nougat de Montélimar, et « l’ère Nationale 7 » > www.palais-bonbons.com

- Sur le « Musée Mémoire de la Nationale 7 », situé un peu plus au sud, dans le département voisin du Vaucluse, à Piolenc > www.memoirenationale7.fr

- Sur les belles illustrations de Thierry Dubois et l'histoire de la Nationale 7, un livre fait référence > "C'était la Nationale 7" de Thierry Dubois (Ed.Paquet).

- Sur les différentes fabriques de Nougat à Montélimar > https://www.montelimar-tourisme.com/fr/ (Rubrique "Terroir", puis "Nougat de Montélimar", puis "Fabriques").

Et pour ceux qui seront sur la route ce week-end… Prudence ! > www.bison-fute.gouv.fr

Mai 1980, bouchons sur l'A7 et la N7, J.T. France 3 Rhône-Alpes (Images INA) : "Tout s'est passé pour le mieux, dans la bonne humeur et aussi la patience".

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